Estimation : 300 000 / 400 000 €

Toile                                                                 

Hauteur : 71 cm - Largeur : 71 cm                             

Restaurations anciennes, déchirures et manques   

Adjudication : 2 360 600 €                                       

Vente du 19 décembre 2017 à l’Hôtel Drouot à Paris par Maître Joron-Derem

Notice de l'œuvre

Découverte par Maître Joron-Derem, cette saisissante Sainte Catherine d’ Alexandrie était alors totalement inédite. Malgré des déchirures et des manques, la qualité exceptionnelle de cette toile est une évidence. L’éclairage dramatique, le regard pénétrant, la qualité des drapés nous orientent vers la plus fameuse des femmes peintres du XVIIème siècle, Artemisia Gentileschi. Le jeu des ombres et des lumières, le rendu des matières sont des réminiscences du Caravage qui travaille avec son père Orazio Gentileschi au début du XVIIème siècle et qui aura une influence certaine sur son art. La comparaison avec L’ Autoportrait en joueuse de luth (Hartford, Wadsworth Atheneum) corrobore cette intuition presque immédiate : nous sommes en présence d’un autoportrait jusqu’alors inconnu, même si une autre Sainte Catherine, avec de nombreuses variantes, est conservée à la Galerie des Offices à Florence  (inv. 8032).

Pour tous ces tableaux cités, les historiens de l'art ont affirmé qu'il s'agissait d'autoportraits d'Artemisia, ce qui semble aussi être le cas de cette toile. Certains savants ont remarqué qu'Artemisia pouvait s'identifier à la sainte égyptienne, caractérisée par son refus du mariage et de l'autorité et sa volonté de rester vierge. En fait, sainte Catherine d'Alexandrie est souvent représentée au début du dix-septième siècle (Caravage, Madrid, musée Thyssen, vers 1598 ; Guido Reni, Madrid, musée du Prado, vers 1606 ...). Le prénom est populaire à Florence parce qu'il est lié à la famille Médicis, pas seulement la reine de France du XVIème siècle, mais aussi Catarina de' Medicis, sœur du grand-duc Cosme II (1593-1629), présente à la Cour jusqu'en 1617, date de son mariage avec Ferdinand Gonzague, duc de Mantoue. Artemisia a peint à d'autres reprises ce sujet puisque dans une lettre du 11 décembre 1635 à Andrea Cioli, elle déclare terminer une Sainte Catherine. On ne sait malheureusement rien des circonstances de la commande de ce tableau et si le choix de ce sujet est dû à l’artiste ou à son commanditaire.

Détails de l'œuvre

©National Gallery, London

Une spectaculaire restauration une fois acquise

Adjugée à Paris lors de la vente du 19 décembre 2017 par Maître Joron-Derem pour un total de 2 360 600 €, cette Sainte Catherine est finalement acquise par la National Gallery de Londres, et bénéficie d’une spectaculaire restauration qui révèle l’éclat des couleurs et la délicatesse du modelé du visage et des mains, altérés par les vernis. Vous pouvez retrouver sur la chaîne Youtube de la National Gallery la totalité de sa restauration en 14 étapes.